Geli Mikhaïlovitch KORZHEV (Moscou, 1925-2012) - Lot 244

Lot 244
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Geli Mikhaïlovitch KORZHEV (Moscou, 1925-2012) - Lot 244
Geli Mikhaïlovitch KORZHEV (Moscou, 1925-2012) Nature morte à la tasse blanche (1980) Huile sur toile, signée et datée en cyrillique en haut à gauche « Korjev 80 », contresignée au dos et titrée « Nature morte à la tasse blanche ». Au dos, une étiquette du Fonds d’art de la RSFSR ayant reçu le tableau le 16 mars 1990 sous le n°1224 et vendu pour 2070 roubles. Encadré. H. 61 x L. 55 cm. Provenance - Acquis sous les conseils de Jean Claude Gaubert, galeriste à Paris, par un membre de la famille de l’actuel propriétaire. - Puis par descendance. Oeuvres en rapport - Une toile au sujet similaire, intitulée « Nature morte à la vieille bouteille », 1981, huile sur toile (80 x 60 cm) est conservée au Musée d’Art et de Mémoire I.E. Répine, Chuguev, Ukraine (inventaire inconnu). - Une autre toile au sujet similaire, intitulée « Nature morte à la bouteille en osier », 1985, huile sur toile (110 x 80 cm) est conservée au Musée de Norilsk, Russie (inv. НХГ 2039/Ж 450). Historique Geli Korzhev, né le 7 juillet 1925 à Moscou, est une figure majeure du mouvement du réalisme socialiste. Formé à l’Institut d’art Surikov, sous la tutelle de Sergueï Guerassimov, Korzhev a très tôt montré un intérêt pour les sujets sociaux et historiques, un fil conducteur qui marquera l’ensemble de son œuvre. Au début de sa carrière, dans les années 1950 et 1960, il se fait remarquer avec des toiles monumentales qui explorent les luttes des classes, les guerres, ainsi que l’héroïsme des soldats et des travailleurs soviétiques. Sa série « Communistes » incarne la force de caractère et la détermination de ceux qui, dans des circonstances difficiles, se consacrent à la cause sociale. En parallèle, ses œuvres allégoriques telles que "Les Scythes", réalisée entre les années 1960 et 1980, révèlent son intérêt pour la réflexion morale et existentielle sur la société soviétique, en faisant dialoguer passé et présent. L'art de Korzhev se distingue par une palette volontairement restreinte et des compositions aux tonalités terreuses, rehaussées par la profondeur psychologique de ses personnages. Les visages de ceux-ci, souvent marqués par le doute, la fatigue ou la détermination, offrent une lecture poignante des dilemmes moraux humains. En marge de ses grands tableaux historiques, Korzhev s’est également illustré dans l’art des natures mortes, un registre dans lequel il laisse transparaître une sensibilité plus intime. Contrairement à la monumentalité de ses œuvres sociales, ses natures mortes sont empreintes de sobriété et de subtilité. À travers des compositions simples et des palettes restreintes, il parvient à donner aux objets du quotidien une dimension méditative, créant un dialogue silencieux entre le spectateur et l’œuvre. Lors d’une interview en 2007 à l’occasion de sa grande exposition rétrospective « Raising the banner. The Art of Geli Korzhev » organisé à The Museum of Russian Art à Minneapolis dans le Minnesota, l’artiste dira « Quand je peins d'après nature, je ne me laisse pas aller à l'imagination et je n'essaie pas de faire une œuvre d’art (…) J’aime ressentir le sujet. Je n'ai presque pas d'espace dans mes œuvres ou alors il n'y a pas de profondeur du tout. Je ne suis ni un parolier ni un poète. Je ne m'intéresse pas aux paysages en eux-mêmes, mais j'aime les sujets individuels. En ce sens, j'aime tout ce qui est routinier et naturel ». C’est dans cette simplicité que l’artiste dévoile une réflexion plus profonde sur la banalité et la beauté cachée des choses ordinaires. L’effondrement de l’Union soviétique en 1991 marque un tournant dans la carrière de Korzhev. Si ses premières œuvres répondaient à des commandes officielles en lien avec les idéaux soviétiques, il explore par la suite des thématiques plus universelles et introspectives, tournées vers la souffrance humaine et la quête de sens. Il va créer une série liée à des être mutants appelés les Tyurliki, pensés comme des métaphores de la Pérestroïka où encore une exploration des thèmes bibliques après la mort des deux parents de l’artiste. Cette évolution se traduit par une production plus personnelle, moins liée aux injonctions du régime, mais toujours habitée par une réflexion morale intense. Les œuvres de Korzhev ont été exposées dès les années 1960 dans de nombreuses galeries prestigieuses, en Russie comme à l'étranger. Parmi les expositions les plus marquantes figure la rétrospective qui lui est consacrée en 2007-2008 au The Museum of Russian Art aux États Unis et en 2016 à la Galerie Tretiakov à Moscou, confirmant l’importance de son héritage artistique. Korzhev est décédé en 2012, mais son œuvre continue de résonner puissamment, tant par sa capacité à capturer les grandes luttes sociales de son temps que par sa profondeur psychologique et humaine. Ses t
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