François GERARD dit le Baron GERARD (Rome, 1770 - Paris, 183 - Lot 103

Lot 103
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François GERARD dit le Baron GERARD (Rome, 1770 - Paris, 183 - Lot 103
François GERARD dit le Baron GERARD (Rome, 1770 - Paris, 1837) Portrait de l'orfèvre Henri Auguste (1759-1816) et de sa famille TOILE 184 x 132 cm (restaurations anciennes et accident) Cadre d'origine en bois sculpté et doré d'époque Empire Provenance : Marie Cecile Coustou (1825-1906) arrière petite fille de Charles Pierre Coustou épouse Gustave Brochant de Villiers (1811-1864) puis par descendance. Exposition : Salon de 1798, n°192, Portrait du C[itoyen] *** et de sa famille Bibliographie : GERARD, Henri, Oeuvre du Baron Gérard, Paris, Firmin-Didot, 1857, p. 9 et p. 17. SALMON, Xavier, François Gérard, portraitiste : peintre des rois, roi des peintres, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2014, p. 15-16 et p. 50-51. Oeuvres en rapport : Réduction au Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon (INV 4816) Pierre Adam d'après François Gérard, l'Orfèvre Henri Auguste et sa famille, burin,1852. Gravé pour illustrer l'oeuvre du Baron Gérard publié par Henri Gérard (Paris, Firmin-Didot, 1857). « Regardez cette famille réunie à la clarté d'une lampe. La mère instruit ses deux fils. Le père s'approche et se penche sur la table. Les fenêtres de l'appartement sont ouvertes. La lumière de la lune contraste avec celle de la lampe qui, munie de son garde-vue, n'éclaire directement que les objets posés sur la table et une partie des personnages. Sa lumière dorée est peut-être trop dorée pour un quinquet, se reflète sur les autres objets et mêle son or aux rayons argentés de la lune. Le Caravage aurait choisi ce double effet de lumière et il ne l'aurait pas mieux traité. Rembrandt aurait surement fait plus noir. » (Mercure français, 1er octobre 1798). Fils de Robert Joseph Auguste, Henri Auguste devient, comme son père dont il reprend l'atelier vers 1784, l'un des plus grands orfèvres de son temps. Son prestigieux lignage et la qualité de ses productions lui ont permis de réaliser, en 1786, pour Louis XVI, un nouveau service complet, et en 1804, pour Napoléon, à l'occasion de son sacre, un vaste service d'argent et sa couronne, comme son père l'avait fait pour Louis XVI. Son travail, marqué par la promotion du style néo-classique et Empire et sa collaboration avec le sculpteur Jean Guillaume Moitte, a constitué un apport fécond à l'histoire de l'orfèvrerie. Contribution d'ailleurs récompensée par l'obtention de la médaille d'or lors de la 3e Exposition d'industrie en 1802. La fin de sa carrière artistique n'est pas à l'image de l'heureux succès qu'il a connu tout au long de sa vie : déclaré en faillite frauduleuse, Auguste prend la fuite en Angleterre, sans prendre la peine de régler ses affaires en cours, avant de finir sa vie en Jamaïque. Cette vie tumultueuse, partagée avec Madeleine Julie Auguste (1765-1795), née Coustou, elle aussi issue d'une prestigieuse dynastie d'artistes, verra la naissance de deux enfants : Charles Louis Auguste (1785-1822) et Jules Robert Auguste (1789-1850). La débâcle de son père n'empêchera pas ce dernier, portraituré très jeune par François-André Vincent, de connaître une belle carrière de sculpteur puis de peintre. Bien que le mélange du répertoire décoratif style Louis XVI et Empire rappelle la double allégeance des Coustou et des Auguste à leur deux plus grands commanditaires, à savoir Louis XVI et à Napoléon, notre tableau renvoie plus à leur fortune familiale que professionnelle. Paradoxalement, aucune référence directe à l'activité d'orfèvre de Henri Auguste n'est faite ; seuls le carton à dessins et le porte crayon visibles en bas à gauche font allusion à son statut d'artiste. Notre composition s'apparente davantage à un tableau intimiste : la lumière feutrée du quinquet, le jour déclinant, le cadrage resserré autour des protagonistes et la localisation dans le jardin de leur maison à Haÿ-lès-Roses sont autant d'éléments qui confèrent une dimension toute personnelle à notre tableau. De même, le fait que Madame Auguste soit représentée, trois ans après sa mort, confère peut-être à notre tableau le statut de portrait in memoriam. Ce n'est qu'une fois le trouble de la Révolution dissipé que François Gérard connaît, à la fin des années 1790, l'apogée de sa carrière. Couronné une première fois de succès au Salon de 1795 avec son Bélisaire, il l'est une seconde fois, au Salon de 1798, avec son Psyché et l'Amour, présenté au même moment que notre composition. Bien que n'ayant pas construit sa réputation aux salons grâce à des portraits, c'est dans ce genre qu'il va, par la suite, s'illustrer : sous l'Empire et la Restauration, il est l'un des portraitistes les plus en vogue parmi les membres de la bonne société. Expert | Stéphane Pinta - Cabinet Turquin et associés
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